Vers la fin des parcs aquatiques en France ?

Vers la fin des parcs aquatiques en France ?
Le Ministère de l’Environnement a publié le 6 mai dernier un arrêté visant à encadrer la détention et la reproduction des orques et des dauphins en captivité. Ce texte signe, à terme, la disparition des spectacles de cétacés dans les parcs aquatiques français. Faire un don
Cet arrêté est le résultat de presque deux ans de concertation entre les acteurs du milieu.
Reproduction interdite
La mInistre de l’Environnement, Ségolène Royal, vient d’annoncer la publication d’un texte répondant à l’appel de plusieurs associations de défense de la cause animale. L’arrêté, qui abroge la loi de 1981, est très clair : « La reproduction des orques et des dauphins actuellement détenus en France est désormais interdite. Ainsi, seuls les orques et les dauphins actuellement régulièrement détenus peuvent continuer à l’être, sans ouvrir à de nouvelles naissances. » Les cétacés actuellement détenus dans les parcs français seront donc les derniers puisqu’aucune reproduction n’est possible. Cela signifie que la trentaine de cétacés répartis dans 4 parcs en France : Marineland d’Antilles (Alpes-Maritimes), Parc Astérix (Oise), Planète Sauvage (Loire-Atlantique) et Moorea Dolphin Center (Polynésie Française) ne pourront pas être remplacés par leur descendance.
L’arrêté va même plus loin en interdisant les contacts directs entre les dauphins et les orques et le public. Les caresses et les séances de nage avec les dauphins, pourtant très populaires, seront donc bannies.
Le texte précise également des normes plus strictes concernant les aménagements qui doivent être mis en place pour assurer le bien-être des cétacés captifs : augmentation de 150% de la surface des bassins, enrichissement des bassins de façon à éviter la frustration et l’ennui des animaux avec possibilité de se soustraire au soleil ou à la vue du public, interdiction d’utiliser des produits chlorés pour le traitement de l’eau. L’arrêté interdit les représentations publiques nocturnes ainsi que l’utilisation d’éclairage ou de musique pouvant favoriser le stress de l’animal.
Une victoire pour les associations
Cet arrêté est le résultat de presque deux ans de concertation entre les acteurs du milieu, le gouvernement, plusieurs associations de défense animale (30 Millions d’Amis, Sea Sheperd, …) et des experts techniques comme le Muséum d’Histoire Naturelle. La nouvelle a été accueillie avec joie par les associations, saluant de manière unanime une victoire pour la cause animale. La porte-parole de l’association C’est Assez parle de «victoire inespérée» tandis que la fondation Bardot «salue le courage de Ségolène Royal».
Mais si les associations de protection des animaux se félicitent de cette avancée, les parcs animaliers, eux, craignent pour la survie de leur activité. En effet, ils vont devoir investir lourdement pour se plier aux règles tout en voyant leur avenir menacé par la disparition progressive des spectacles de cétacés. Le président de l’Association Française des Parcs Zoologiques, Raphael Delord, également directeur du Zoo de Beauval (Loir-et-Cher) parle même d’attaquer en justice l’arrêté car selon lui «l’interdiction de reproduction va à l’encontre du bien-être car ces animaux sont faits pour se reproduire».
https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=B4EC701CCFE29A168B1434DE5ECBB01D.tpdila13v_3?cidTexte=JORFTEXT000034598383&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000034598275